• En route pour… (épilogue ?)

    Le Bois dormoy, dans un état sanitaire catastrophique, ferme finalement ses portes à 17h50. L'appel au rassemblement a eu son effet, plusieurs centaines de personnes sont venues en soutien aux migrants. Les pouvoirs publics sur place proposent seulement quarante-huit  places d'hébergement. Les migrants, plus de cent-cinquante personnes, refusent cette offre et préfèrent restés unis. Le cortège se met en marche. Seule une famille avec de très jeunes enfants reste sur place, la ville de Paris la prendra en charge, comme la loi l'y oblige.

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

     

    Le rassemblement s'est formé rue Marx Dormoy, devant la rue du Département. Plus tôt le bruit a courru que la destination serait le jardin d'Éole. Mais les politiques qui avaient échaffaudé ce plan sont dépassés par d'autres militants (NPA) qui entrainnent la foule en direction de la place de la Chapelle pour une autre destination. Je commence à deviner la destination…

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

     

     

    Arrivée place de la Chapelle dans la circulation. Les forces de police qui ont laissé trainer des oreilles dans le Bois Dormoy, tel ce faux-migrant-vrai-policier qui traine là depuis cinq jours, n'ont pas prévu ce scénario. Aucun policier en vue, la voie est libre. Des militants se chargent de la circulation avec unce certaine efficacité. Direction boulevard de la Chapelle et rue Philippe de Girard.

     

     

     

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

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    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

     

     

    Les journalistes ne connaissant pas particulièrement le quartier, ne comprennent pas la destination du cortège. Pourtant la solution s'affiche tout droit devant eux: la caserne de Château Landon.

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

     

     

    Je devance le cortège pour voir l'entrée dans la caserne. Quelques militants d'abord, et en quelques seconde des centaines de personnent investissent le bâtiment.

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

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    Les migrants et leur soutiens investissent le bâtiment. 

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

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    Dehors, un peu plus loin, les force de l'ordre ont bien du mal à se frayer un chemin dans la circulation dense.

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    En route pour… (épilogue ?)

     

     

    Arrivés sur place, les CRS foncent pour investir le bâtiment. L'usage de la violence est immédiat. Mais la résistance des manifestants permet aux personnes dans le bâtiment de fermer les portes. Nouvel échec stratégique des forces de l'ordre qui gazent les soutiens devant la porte. La gestion policière de cette crise est décidément un fiasco total pour les autorités préfectorales et gouvernementales.

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

     

    Les soutiens et quelques migrants restés à l'extérieur sont repoussés par les CRS très nerveux. Le siège du bâtiment commence. Les médias qui avaient disparu neuf jours plus tôt sont là en nombre.

     

    photo : Jean-Raphaël Bourge

    photo : Jean-Raphaël Bourge

     

     

    Après quelques heures d'occupation, les négociations avec le directeur de cabinet de la maire de Paris aboutissent à la signature par ce dernier d'un engagement à ouvrir cent dix places d'hébergement  dès le soir même, au lieu des quarante-huit promises plus tôt. Cela ne résoud pas tout, il reste des dizaines de réfugiés à la rue dans Paris, mais il semblerait que les pouvoirs publics prennent conscience qu'ils ne se débarasseront pas ce "problème" à coup de matraques et de gaz lacrymogène. 

    Neuf jours d'errance de violences et de harcèlement policiers pour les "migrants de la Chapelle", neuf jours à vivre dans des conditions encore pire que celles du camp du pont Saint-Ange, neuf jours à palier les manquements graves de l'État pour les riverains, les militants et les petites associations, neuf jours ou la France s'est assise sur les conventions internationales qui l'engage. Mais est-ce que ces neufs jours feront prendre conscience au pouvoir socialiste qu'il ne peut désormais ignorer les centaines de migrants toujours à rue à Paris, à Calais et ailleurs en France ? Rien n'est moins sûr. Ce qui est sûr c'est que la place de la Chapelle, la halle Pajol, le Bois Dormoy et la caserne de Château Landon resteront les symboles d'une humanité dont se sont largement affranchis les pouvoirs publics.

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