Les migrants ont dormi tant bien que mal. Ceux de la place de la Chapelle se sont éparpillés dans le quartier ou on rejoint le Bois Dormoy pour prendre un petit déjeuner que distribuent les bénévoles. Un petit vent froid glace l'air et les migrants peinent à se réchauffer après cette nouvelle nuit dehors.

Et pendant ce temps, l'église Saint-Bernard est toujours sous surveillance policière.

Il se confirme que sept Érythréens et sept Soudanais arrêtés ont été enfermés au centre de retention administrative (CRA) de Vincennes, quinze autres migrants sont au CRA du Mesnil-Amelot. Ils passeront vraisemblablement devant un  juge des libertés et de la détention (JLD) en fin de semaine.

Un rassemblement de soutien aux migrants (transformé en manifestation) s'est déroulé en fin d'après-midi sur l'esplanade Nathalie Sarraute devant la halle Pajol. Les médias semblent enfin s'interresser aux migrants, au moins les violences se savent, malgré les affirmations absurdes du préfet qui perd encore du peu de crédibilité qui lui restait.

Une nouvelle nuit au Bois Dormoy s'annonce pour les migrants qui bénéficient de la solidarité des riverains et d'associations. D'autres dormiront ailleurs dans le quartier. Mais toujours rien en vue pour eux, aucune solution durable d'hébergement n'est proposée. Les pouvoirs publics s'enferment encore dans un discours et des solutions totalement déconnectées de la réalité des migrants, tel ce représentant de la préfecture pendant les "violences de Pajol" qui affirmait doctement à un élu que le but de l'opération était de "rencontrer les migrants pour leurs demander leur projet de vie", sans rire. 

Et pendant ce temps, l'église Saint-Bernard est toujours sous haute surveillance. Cela n'inquiète pas les habitants du quartier de la Goutte d'Or outre mesure, tant on est habitué ici à la démesure policière.